Le palais

Grande chambre dorée

Le palais

Premier monument historique classé depuis l’indépendance du pays (1989), le palais Ennejma Ezzahra (terme arabe qui signifie "l’Etoile de Venus " ) est considéré à juste titre comme un joyau de l’architecture arabo-islamique en Tunisie, où se mêlent influences locales et éléments typologiques et décoratifs arabo-andalous. Sa superficie totalise près de 3300 m2 dont 1800 m2 pour les dépendances.
Chef-d’œuvre, au sens propre du terme et au sens initiatique du compagnonnage, ce palais, grande œuvre d’une vie, reste à jamais lié au destin de celui qui l’a imaginé, conçu puis réalisé : le baron Rodolphe François d’Erlanger (1872- 1932). Le baron était un peintre orientaliste, mélomane et grand connaisseur des traditions musicales arabes et orientales.
 En 1911, Rodolphe d’Erlanger, sujet britannique , français de naissance  et allemand d’origine, s’installe à Koubba Beidha, (La Coupole Blanche), une petite maison, qui s’élevait sur un terrain acquis en 1909, lors de l’un de ses voyages en Tunisie. Il entame alors  la construction de sa demeure assisté dans les premiers mois par un architecte. Si celui-ci participe à la définition des espaces, le parti général et surtout les questions stylistiques sont du ressort du maître d’ouvrage. 
 
Le chantier   durera  un peu plus de dix ans (1911/1922) et constituera une véritable école pour l’artisanat. On fera venir les meilleurs artisans de Tunisie, mais aussi du Maroc et, dit-on, d’Egypte pour le travail du marbre, du stuc ciselé (naqsh hadida), du bois sculpté, gravé ou peint. En outre, pour les commodités techniques - électricité, plomberie, chauffage - Rodolphe d'Erlanger fera venir des spécialistes d’Europe (France et Italie)
 
L’implantation du Palais Ennejma Ezzahra est, à elle seule, une leçon d’architecture. Le promontoire de Cap Carthage, en forte pente, domine la baie de Tunis mais la maison en prend possession avec discrétion. S’adossant à la colline, comme taillée en deux marches géantes de la hauteur d’un étage, ses terrasses supérieures  s’inscrivent dans la continuité du  jardin. Depuis le village, on ne voit donc que le  jardin et les terrasses blanches, mais vue de la mer la façade haute, longue et blanche, impose sa rigueur et sa masse, rythmée de balcons fermés à moucharabiehs bleus , surmontée de tuiles vernissées de couleur verte.
  C’est un trait caractéristique des maisons traditionnelles tunisiennes et maghrébines que de ne pas se découvrir au passant. On peut y voir la discrétion de l’érudit ou de l’aristocrate, mais il n’est pas impossible que cette volonté d’intégration soit liée au désir de l’esthète de se retirer dans une Thébaïde secrète. 
Concernant les matériaux et le répertoire du décor, les préférences du baron d'Erlanger vont, plus volontiers, aux traditions andalouses maghrébines avec une prédilection particulière  pour l’arabesque géométrique. Les motifs sont essentiellement floraux, végétaux ou calligraphique , très stylisés excluant toute représentation figurative.
Suie au décès du baron Rodolphe d’Erlanger en 1932, le palais passe aux mains de ses hérités, . En 1989 il es acquis par   l’Etat tunisien qui le classe.  Quelques années plus tard le monument est affecté à sa vocation actuelle comme  siège du Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes.
 

 

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